Écrire en poète ou en parolier, est-ce différent ?
"Un poème automatique me prend trois minutes ; une chanson, un an. Même avec la liberté qu’on s’autorise dans Feu! Chatterton, sa forme est assez contrainte du fait de la répétition du refrain, de certaines mélodies qui imposent un nombre précis de pieds. La parole, limitée, doit être précise tout en laissant de la spontanéité. Ce sont des va-et-vient, des obsessions pendant des semaines sur une phrase, la recherche d’un mot. Cette jachère participe à la saveur de la chanson. Inconsciemment, on sent qu’elles ont l’épaisseur d’un certain temps, comme une couche en deçà des mots, engloutie, mais qui s’entend dans les silences, dans l’interprétation."
Extrait d'une conversation Télérama avec Arthur Teboul, chanteur du groupe Feu! Chatterton.
Je partage cette description de l'invention d'une chanson (je ne dis pas "écriture", car de plus en plus souvent désormais, les mots se transforment avec la musique, voire avec l'arrangement). Je préciserai quand même qu'il arrive des miracles : un matin, au réveil, un rêve; en bricolant, en jardinant, une chanson naît, inattendue. "C'est cadeau ! dit la vie"
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