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Gérard Delahaye

L'outil, la fin et le moyen

Vous pourrez lire ou écouter le long entretien que j'ai fait avec Jean Rodolphe Zanzotto pour la BNF, dans le cadre d'une collection de récits de producteurs phonographiques indépendants dans les années 60-70. (cliquez ici pour arriver sur le site).


C'est curieux, car j'ai été choqué en lisant le titre de cet entretien. Il ne m'est jamais venu à l'idée que j'étais un « producteur phonographique ». Bien sûr, j'ai été un des moteurs de Névénoé, et j'ai créé en 99 Dylie, ma minuscule boîte de production, dont le but était de passer du stade fiscal personnel à une structure un peu plus professionnelle. Mais ce n'était qu'un outil pour pouvoir continuer à faire mon vrai métier : chanteur, auteur, compositeur, etc.

Je n'ai jamais eu l'ambition de produire d'autres albums que les miens. Et cela parce que je n'étais jamais à l'aise avec les divers producteurs qui m'avaient tendu la main : merci au passage à Jean Foucher (Pluriel), Claude Desbordes (CDPE) Bruno Barré (Blue Silver) Gilles Lozach'meur (Loz Productions). Ça s'est passé plus ou moins bien selon les cas, mais j'étais toujours frustré de ne pas pouvoir suivre le parcours de l'album, et surtout de devoir attendre dans le brouillard sans un écho sensible venant du public, sans pouvoir apercevoir sur l'eau les ondes du caillou que je venais de lancer.


Là dessus est arrivé le Trio EDF, puis les albums solo de Melaine Favennec, de Patrick Ewen. L'expérience que j'avais acquise s'est ouverte vers « la famille ». Disons que je suis un artisan un peu râleur, qui ne délègue pas facilement son travail. Les avantages : la maîtrise totale, en temps en argent, en contenu, en choix artistiques. Les inconvénients : le manque de regard extérieur, les budgets serrés, le réseau limité.

Certains artistes se contentent d'une feuille, d'un crayon ou d'un pinceau. D'autres ont besoin d'un immense atelier avec des tas de machines. D'autres encore d'équipes de dizaines de personnes pour monter des décors, des structures techniques. Mais au final, tout cela n'est qu'un outil, parfois modeste, parfois pharaonique, pour exprimer une vision du monde, des émotions. Bien sûr, il faut être capable de le manier, mais ce n'est qu'un un moyen, et non une fin.


Des bises !


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