Chanson "Voilà les pirates"
issue de l'album "Hip hip hip... Pirates !"
L'opéra de Trois Sous
Sur une suggestion de Guy Caro, je m'inspire de Bertolt Brecht et Kurt Weill pour vous parler de quelques réalisation de Hip hip hip... pirates! (petit opéra folk ). Il est vrai que, toutes proportions gardées, je me suis parfois inspiré de la rudesse mélodique et poétique de ces glorieux prédécesseurs pour entrer dans la piraterie musicale.
Quelques représentations menées chaque fois avec des choeurs d'enfants (une trentaine parfois, et parfois même jusqu'à 150...) m'ont convaincu de la qualité et de la richesse de ce projet. Au delà des chansons, c'est une entreprise transgénérationnelle : des enfants aux grands parents, en passant bien sûr par les parents et les enseignants, tout le monde met la main à la pâte, qui par le chant, qui par la construction de décors, l'intendance, etc. C'est l'occasion de réunir des énergies très diverses dans un but commun. N'est ce pas ce que nous cherchons dans notre époque si éclatée ?
Depuis les nombreuses années que je fais ce métier, j'ai vu progresser la qualité moyenne du chant en milieu scolaire. Le chant choral est une discipline dont les bienfaits sont de plus en plus reconnus. Concentration, écoute mutuelle, solidarité, contrôle du souffle et des émotions, nombreux sont les aspects positifs de cette pratique.
Un témoignage de Guy Caro
Grâce à des attaches familiales à Tréffendel, j’ai eu la chance d’assister, dans cette modeste commune d’Ille et Vilaine, à un spectacle hors du commun. Intitulée Hip hip hip... pirates ! c’est une création de Gérard Delahaye, présentée comme Comédie musicale avec les enfants de l’école Aurélie Nemours et Treff Fa Si La, une association de cours de musique, d’éveil musical, de chorale pour enfants et adultes, dont le siège est à Tréffendel.
Au fond de la scène, un bateau de pirates et la mer.
Un spectacle hors du commun par la mise en scène, par les actrices et acteurs, par les musiciens, par les paroles et 2 ou 3 autres choses encore.
Gérard Delahaye, auteur, compositeur, interprète, est le capitaine des pirates. Secondé par un autre musicien et acteur breton talentueux : Vincent Burlot, figure d’homme-orchestre, avec sa voix et quatre instruments impressionnants.
Entre le bateau et le public, 157 enfants, petites et petits marin(e)s, de la maternelle au CM2. Et une dizaine d’adultes, professeures des écoles et leur directrice. Toutes et tous portant des maillots – marinières bretonnes. Certain(e)s avec bandeaux noirs sous le front, en clins d’œil aux têtes de mort sous le vent…
Hors du commun par une énergie tempétueuse, jaillie d’un souffle et d’un courant impulsés par les deux musiciens et relayés par une étonnante puissance chantante des enfants qui alternent paroles et chansons, soit en petits groupes se répondant, soit en un chœur d’ensemble.
Hors du commun par un enthousiasme communicatif. Un opéra de 3 ou de 5 sous ? Qui, par le contraste entre de modestes moyens budgétaires et le succès populaire sur scène et parmi les spectateurs, peut évoquer L’opéra de 4 sous de Bertolt Brecht. Ou, autre évocation, une armada invincible, à l’opposé de l’Invincible Armada espagnole échouant face à la flotte anglaise. Le talent poétique et le succès populaire de Gérard Delahaye, en particulier avec de jeunes publics et des parents, sont connus à travers toute la Bretagne et bien au-delà. La verve créatrice qui lui a inspiré la saga piratesque a engendré cette stimulante piraterie intergénérationnelle : des enfants aux parents, grands-parents et parfois arrière-grands-parents, ils étaient plusieurs centaines dans un public de plus en plus ravi, chantant des refrains, entre le début et l’issue d’une traversée épique, parfois joyeuse, parfois terrible, parfois tragique.
Ce petit opéra folk n'usurpe pas son nom !